
Vers une année à forte pression rouille brune ?
12 avril 2012Pour cette campagne 2011 - 2012, un automne et un début d’hiver exceptionnellement doux pourraient annoncer un scénario proche de 2007 où la rouille brune avait occasionné de forts dégâts.
En ce début de printemps, le temps anticyclonique de ces derniers jours avec un fort ensoleillement et des rosées matinales correspond à des conditions favorables à la rouille brune et rappelle les conditions connues en 2006 / 2007.
Comme lors de cette campagne-là, les sommes de températures cumulées du 1er novembre au 31 mars sont particulièrement élevées, faisant de cette période l’une des plus chaudes de ces trente dernières années (+187 degrés jour par rapport à la moyenne des 30 dernières années) et quasiment comparable à l’hiver 2006-2007 particulièrement doux (-31 degré jours/ 2006-2007) sauf dans l’Est de la France (Tableau 1 : Ecart en degré jour au 31/03/2012 par station météo et cartes : Comparaison du risque potentiel Rouille brune sur blé tendre entre 2007, 2011 et 2012). L’hiver 2006 a également été suivi de conditions printanières proches des celles observées actuellement : chaudes et accompagnées de rosées matinales. Ce scenario avait conduit à une apparition précoce de la rouille brune sur l’ensemble du territoire, y compris dans au nord de Loire et parfois mal contrôlée sur les variétés les plus sensibles.
Le climat automnal et hivernal de 2011-2012 a cependant été plus contrasté : l’automne et le début d’hiver ont connu des températures très largement supérieures à la normale alors qu’une vague de froid intense jusqu'à mi-février a été suivie par des conditions particulièrement douces en mars.
Risque important d’infestation
On s’attend donc, à l’image de la campagne 2006-2007, à une année à « forte pression » pour la rouille brune, bien que l’effet des froids intenses soit difficile à apprécier. Des travaux portant sur la conservation des spores de rouille brune ont montré qu’une partie des urédospores pouvaient résister à des températures de -52°C. D’un autre côté, la rouille brune est un parasite biotrophe strict, qui ne peut survivre que sur des tissus vivants. Une partie de l’inoculum a donc très certainement disparu avec les feuilles qui l’hébergeaient suite aux gels intenses de février.
Enfin, les conditions actuelles très sèches (Tableau 2 : Ecart en mm au 31/03/2012 par station météo) mais avec présence de rosée matinale ne sont pas aussi limitantes que l’on pourrait le croire pour la rouille brune. Elle est déjà observée dans le Sud Est sur les semis les plus précoces uniquement. Ailleurs, le signalement de la maladie se résume à une ou à quelques rares pustules. Un point sera donc à prévoir au moment des premières interventions.
Pour en savoir plus, consulter les Bulletins de Santé du Végétal de votre région.
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