Résultats d’essais

Alimentation animale - Valoriser les coproduits issus des biocarburants

Les drèches de blé issus de la fabrication de l’éthanol et les tourteaux de colza produits par la filière du diester sont des coproduits intéressants pour l’alimentation animale. Des expérimentations menées sur des jeunes bovins charolais à l’engraissement ont montré que le mélange céréales et tourteaux de colza donne d’excellents résultats.

Valeur alimentaire des drêches et tourteaux de colza

Coproduits de la fabrication de diester et de l’éthanol, les drèches de blé et les tourteaux de colza sont depuis quelques années disponibles en quantité. Ils constituent une nouvelle source d’aliments pour le bétail. Mais ces coproduits représentent-ils un réel intérêt pour l’alimentation animale ? Pour répondre à cette question, ARVALIS – Institut du végétal a mené des essais comparant différents types d’aliments dans l’atelier d’engraissement de jeunes bovins de la ferme expérimentale de Saint-Hilaire en Woëvre. Objectif : évaluer la valeur alimentaire de ces nouveaux aliments.

Quatre régimes en test

En 2010 et 2011, quatre régimes ont donc été testés sur des lots de 16 jeunes bovins charolais âgés de 9,8 mois en début d’expérimentation. Le poids d’abattage était fixé à 730 kg de poids vif, soit 420 kg de carcasse. Dans le régime témoin 1 les animaux ont reçu à volonté un mélange de céréales (60 % blé – 40 % orge) associé à 1,7 kg de tourteau de colza et à un complément minéral vitaminé (CMV) de 0,2 kg. Dans le régime 3, ils ont eu en plus des céréales 2,7 kg de complément azoté minéral et vitaminique (CAMV) constitué de coproduits. La formule 3 a consisté à leur donner à volonté un aliment semi-humide (56 % de matière sèche) à base d’un mélange de produits et de coproduits d’industries agro-alimentaires. Le mélange 4 comprenait quant à lui un mélange à volonté de deux-tiers de pulpes de betteraves, associé à 0,2 kg d’un CMV identique à celui utilisé dans le témoin. Pour l’ensemble des régimes, la paille de blé a été distribuée à volonté, avec une consommation moyenne estimée à 1,5 kg par jour et par jeunes bovins. Hormis durant la transition, les compléments en azote, en minéraux et vitamines sont restées identiques tout au long de l’engraissement.

Le mélange céréales et tourteaux de colza en tête

  Témoin Céréales et tourteaux de colza Céréales et CAMV coproduits Aliment complet semi-humide Drêche de blé et pulpe de betterave
Régime 1 2 3 4
Poids vif début essai (kg) 375,0 374,5 375,4 374,9
Poids vif à l'abattage (kg) 737,6 729,4 730 725,5
Poids de carcasse (kg) 426,9 424,2 427,0 419,3
Durée de l'engraissement (j) 196 215 210 216
GMQ Engraissement (g/j) 1840 1648 1691 1625
Note de conformation U- U- U- R+
Note d'état d'engraissement 3- 3- 3- 3-
Consommation (kg MS/j) 8,78 9,02 8,41 9,13
IC vif* 4,77 5,47 4,97 5,62

*IC vif : indice de consommation vif : kg MS consommés/kg de gain vif

De très bonnes performances

Après deux ans d’expérimentation, les résultats ont montré que les coproduits issus des biocarburants fournissent de très bonnes performances de croissance : plus de 1620 g de gain moyen quotidien (GMQ) vif. C’est le régime témoin, associant mélange de céréales et tourteaux de colza, qui a donné les meilleurs résultats en termes de performances, avec un gain moyen de 1840 g/j. C’est aussi celui qui s’est avéré le plus efficace, avec un indice de consommation de 4,77 kg de matière sèche consommés pour produire 1 kg de croît vif.

Pour un même poids de carcasse, le choix entre les différents régimes a peu modifié le rendement commercial, les notes de conformation et d’état d’engraissement.
Moyennant une grande rigueur lors de l’arrivée des broutards tant sur le plan sanitaire préventif qu’en termes de transition et de surveillance quotidienne des animaux durant la phase d’engraissement, aucun des régimes n’a provoqué de problème métabolique.

La valorisation des coproduits issus des biocarburants se présente donc comme une opportunité pour les engraisseurs de jeunes bovins viande… Sous réserve que leur prix reste compétitif vis-à-vis des aliments classiques.

Des drêches de blé fonction des process de transformation

Les drêches de blé sont des coproduits de la production de bioéthanol issues de la fermentation du blé. Les drêches obtenues ont des caractéristiques différentes selon le procédé de fabrication : le son peut être séparé ou non en début de process, réintroduit ou non en fin de fermentation et le gluten peut être ou non extrait. Ainsi, le gluten feed de blé issu de l'usine Roquette de Beinheim (67) est une drêche déglutenisée obtenue par association de son du blé et du coproduit de la distillation. La drêche de l'usine Cristanol de Bazancourt (51) est quant à elle produite à l'issue d'un process qui conduit à séparer le son dès le départ et à le réincorporer en fin de fabrication. Les drêches présentent une valeur énergétique élevée, de l'ordre de 1 UFV/kg brut.

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