
Risque de maladies élevé sur blé dur : que faire ?
30 avril 2020Avec les épisodes de pluie récents et prévus, les contaminations de septoriose, de rouille jaune et de fusarioses sont actives sur blé dur. Le bulletin ABDD n°13 de la campagne 2019/2020 propose quelques préconisations en matière de stratégies fongicides selon le stade de la parcelle et les applications déjà réalisées.
Pluies
Le climat actuel est très favorable aux maladies, après l'épisode de pluies du 19 au 21 avril (figure 1).
Figure 1 : Pluies du 13 au 21 avril 2020
(Météo France)
Les prévisions météo indique un nouvel épisode pluvieux du lundi 27 au mercredi 29 avril, ainsi qu'une alternance entre soleil et averses, parfois orageuses, jusqu’au 5 ou 10 mai.
Les températures actuelles sont favorables à la septoriose et la rouille jaune (sur feuilles) ainsi que Microdochium (sur épi). Elles restent un peu fraîches pour la rouille brune, mais le démarrage n'est pas impossible.
Risques de maladies
Le tableau 1 positionne sur le calendrier :
• les pluies reçues récemment et celles prévues (en bleu),
• les stades des blés selon leur date de semis et le secteur géographique, du littoral (le plus précoce) à la Provence intérieure (la plus tardive).
Les contaminations probables par la septoriose et les fusarioses sont notées sur fonds jaune et rose.
Tableau 1 : Stades des blés et contaminations par les maladies ; période du 19 au 29 avril 2020
Le risque de maladies est donc élevé, notamment pour :
• La septoriose, en raison des pluies éclaboussantes des 19-20 avril.
• Les fusarioses, car les épis déjà sortis sont restés mouillés au moins 48 heures ; et cela risque bien de se reproduire avec le prochain épisode de pluies. Les températures sont plutôt favorables à Microdochium.
• Les rouilles, car le feuillage est humide toutes les nuits. Les températures sont plus favorables à la rouille jaune qu’à la rouille brune.
• A l’ouest, de Montpellier à l’Aude, secteurs où il a beaucoup plu, le risque est très élevé avec une nuisibilité des maladies de 30 à 50 %.
• A l’est, du Gard à la Provence, secteurs où il a moins plu, le risque est élevé quand même car la végétation n’est pas souvent sèche.
Le climat, au sud ou à l'est, est constamment humide, et cela va durer.
La nuisibilité minimale des maladies devrait être de 25 à 30 %.
Les pertes économiques si on ne traite pas varieraient de 200 €/ha (blé à 30 q/ha à l’est) à 700 €/ha (blé à 80 q/ha à l’ouest).
Préconisations de traitement
Face à ce risque, une protection des feuilles et des épis est indispensable.
Voici un résumé de nos préconisations (tableau 2).
Tableau 2 : Protection fongicide préconisée selon le stade du blé et la protection déjà faite
Points-clés
1. N’attendez pas de voir des symptômes ! Ce sera trop tard.
2. Ne sous-dosez pas cette année ou peu, et uniquement sur les blés à faible potentiel.
Produits fongicides
Choisissez vos fongicides avec une entrée septoriose et fusarioses.
Si vous craignez la rouille jaune (secteurs touchés depuis mars) ou la rouille brune (variété de sensibilité moyenne à élevée), le choix sera réduit.
De nombreux fongicides sont commercialisés sous plusieurs noms. Par exemple :
• Joao = Curbatur
• Prosaro = Piano
• Ampera = Epopée, Galactica, Nebraska…
• Priaxor = Oxar
Tableau 3 : Efficacité des principaux produits régionaux (avis ARVALIS)
Application
Délai à la pluie
Les fongicides pénètrent vite dans les feuilles :
• 80 % est à l’abri 1 heure après la pulvérisation ;
• 100 % 2 heures après.
Ne renoncer à traiter que si la pluie est annoncée à court terme !
Adjuvants
N’ajoutez rien !
Aucun adjuvant n’a, à ce jour, prouvé son intérêt.
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