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La prairie de A à Z - Ravageurs : mieux les connaître

La prairie, comme toute culture, est exposée au risque de dégâts causés par différents ravageurs. Les moyens de lutte sont cependant limités, car aucun produit phytosanitaire vis-à-vis de ces ravageurs n’est homologué sur prairies.

Ravageurs : mieux les connaître


 

Limace

  • Description : 2 espèces sont nuisibles sur prairie à l’installation ; la limace grise et la limace noire (plus petite, moins reproductrice mais très nuisible). Elles se nourrissent la nuit et peuvent consommer 50 % de leur poids par jour (30 à 50 mg).
  • Facteurs favorables : sols argileux, motteux et caillouteux, printemps pluvieux, étés chauds et humides, présence de résidus en surface, semis superficiels.
  • Dégâts : les attaques sont à craindre de la graine en germination jusqu’à 4-6 feuilles de la prairie, quel que soit le précédent, et peuvent conduire à un ressemis.
  • Moyens de lutte : un déchaumage avec outils à dents en conditions sèches permet de réduire la population de limaces avant semis. Le roulage sitôt semis, réduit les zones creuses, donc les abris à limaces.

Taupin

  • Description : la larve de ce coléoptère mesure jusqu’à 25 mm au dernier stade larvaire et est de couleur jaune paille brillant (ver « fil de fer »). Elle est présente dans le sol à tout moment de l’année.
  • Facteurs favorables : les sols légers et les parcelles se réchauffant rapidement sont des situations favorables aux attaques de taupins.
  • Dégâts : seules les larves occasionnent des dégâts sur prairies. On observe un jaunissement des extrémités du feuillage sur graminées, principalement la feuille centrale, puis le taupin perfore au niveau du plateau de tallage, trouant et lacérant la gaine.
  • Moyens de lutte : il est possible d’estimer le niveau de risque d’attaque par les taupins en disposant des pots-pièges avant le semis. Si le nombre de larves capturées est d’au moins une larve par piège, il est déconseillé d’implanter une prairie.

Tipule

  • Description : les larves (de 20 à 40 mm) se présentent sous l’aspect d’un ver gris sans patte (contrairement à la chenille de noctuelle) et ne s’enroulent jamais sur elles-mêmes. L’adulte est encore appelé communément « cousin », mais est inoffensif.
  • Dégâts : importants de février à mai. Les larves viennent en surface la nuit pour ronger les jeunes plantules et se tiennent en profondeur dans le sol le jour. Comme les larves de hannetons ou de taupins, elles se nourrissent des radicelles et du coléoptile des graminées. Présentes en grand nombre, les larves peuvent détruire complètement la jeune prairie.
  • Moyens de lutte : surveiller leur présence en soulevant les premiers centimètres du couvert (avec une bêche). Les façons culturales superficielles avant le mois d’août permettent de détruire le plus grand nombre des nymphes grâce au dessèchement de la surface du sol.

Noctuelle ou ver gris

  • Description : larves de couleur grise avec pattes de 3 à 5 cm, s’enroulant facilement et ne sortant que la nuit.
  • Facteurs favorables : parcelles mal désherbées, absence de labour.
  • Dégâts : flétrissement des plantes mais nuisibilité moins élevée que les tipules.
  • Moyens de lutte : les attaques de larves de noctuelle sont difficiles à prévoir car les papillons peuvent migrer sur plusieurs kilomètres avant de déposer leur ponte.

Zabre

  • Description : larve mesurant 35 mm de long et présentant des pattes bien développées. Présence de 2 appendices hérissés, de longs poils sur le dernier segment abdominal.
  • Facteurs favorables : rotations céréalières, parcelles mal dés-herbées, absence de labour.
  • Dégâts : la larve ne consomme pas les parties souterraines des végétaux mais sectionne les plantules, entraînant parfois les jeunes feuilles dans son terrier. En cas de forte infestation, les attaques de zabre peuvent conduire à la destruction totale de la prairie.
  • Moyens de lutte : déchaumage après récolte du précédent. Eviter les résidus de paille en surface.

Ver blanc

  • Description : il s’agit de la larve du hanneton, facilement reconnaissable à sa couleur blanche, à la position en arc de son corps et à la large tache noire sur l’extrémité dorsale de l’abdomen. La larve mesure de 10 à 40 mm selon les stades de développement.
  • Dégâts : on croyait le « ver blanc » disparu, mais il revient en force ! La larve attaque les racines des prairies surtout en fin de printemps, lorsque la température du sol est suffisante. A surveiller dès la levée !

Géomyze

  • Description : la larve de cette mouche est de couleur blanc laiteux et mesure environ 6 mm de long au dernier stade larvaire.
  • Dégâts : en s’introduisant dans la plante, la larve entraîne le dessèchement des feuilles les plus jeunes (mais les premières feuilles restent vertes).

Campagnol

  • Dégâts : gros dégâts dans les prairies causés par ce rongeur. La pullulation des campagnols est liée à des phénomènes cycliques mal définis.
  • Moyen de lutte : aucune méthode de lutte n’est très efficace pour combattre ce ravageur, mais des pistes de lutte collective en collaboration avec les Services de l’Etat peuvent parfois être mises en place. La rénovation des prairies par sursemis ou ressemis ne doit intervenir que lors du déclin des populations de campagnols. Cette rénovation est par ailleurs nécessaire pour prévenir l’apparition des adventices dans les zones les plus touchées…

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