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Travail du sol - Mieux connaître la technique du strip-till

Découvrez les multiples avantages de la technique du strip-till qui permet de travailler uniquement les futures lignes de semis, avec Damien Brun, ingénieur Agro-équipements chez ARVALIS - Institut du végétal.

Le strip-till est une opération de travail du sol dont l’action se concentre uniquement sur les futures lignes de semis. L’objectif est de favoriser le démarrage de la culture par la création de terre fine, assurant une croissance racinaire satisfaisante, tout en laissant une bande de semis propre. La technique peut également permettre de localiser de l’engrais sur le rang.

A côté de ces rangs travaillés, les inter-rangs sont peu ou pas travaillés, ce qui va conduire à une moindre battance, une moindre érosion, une meilleure portance et un meilleur maintien de l’eau dans le sol.

Les cultures implantées après ce type de travail doivent être semées avec des écartements relativement importants, de l’ordre de 45 cm, jusqu’à 80 cm. En France, cela concerne donc le maïs, le colza, le tournesol, la betterave sucrière, mais aussi des cultures comme la féverole ou le soja dans la mesure où ils sont implantés avec un semoir monograine.

Différents réglages selon ses objectifs

L’outil peut être réglé différemment selon que l’on cherche à maintenir l’humidité du sol ou, a contrario, faire réchauffer la bande de semis, ou encore intervenir à l’automne pour laisser la terre évoluée au gré de l’hiver.

Pour un travail d’automne, le strip-till va chercher à faire une légère butte où la terre ne sera pas du tout affinée. Mais elle va évoluer au cours de l’hiver par le biais des alternances gel/dégel ou humectation/dessication. Dans cette configuration, pas besoin d’éléments de finition ou d’émiettement.

Pour un travail de reprise de sol au printemps, l’objectif est quasi-exclusivement d’émietter la terre sur la bande travaillée. Cette fois-ci, les chasses-débris sont enlevés afin de maintenir la terre sur la bande travaillée et l’outil va être équipé d’éléments capables de travailler superficiellement à des vitesses assez élevées (10-12 km/h).

Pour un travail profond au printemps, l’outil va être équipé de chasses-débris plus ou moins agressifs selon la quantité de résidus végétaux qu’il va falloir enlever de la ligne de semis. Une dent va travailler en profondeur pour fissurer et émietter alors qu’un équipement de rappui va soit maintenir de l’humidité si les conditions sont sèches, soit laisser quelques mottes en surface pour réchauffer le sol si les conditions sont plutôt humides.

Des essais ont démarré depuis 3 ans

Depuis 3 ans, ARVALIS – Institut du végétal a commencé à évaluer cette technique sur trois sites différents. Un essai, implanté dans l’ouest de la France, s’intéresse au strip-till dans un système de polyculture-élevage en sol très léger. Sur le site de Boigneville (91), il s’agit d’une rotation céréalière avec maïs grain sur limons argileux. A Lyon, c’est une monoculture de maïs conduite sur sol de graviers.

Dans ces essais, le strip-till est comparé à d’autres techniques de travail du sol comme le labour, le travail superficiel sans labour ou le semis direct.

Plusieurs types de travail en bandes sont à l’étude : un travail animé et superficiel, de type Rotasemis ou du travail plus profond avec des dents.

Le strip-till végétal

Depuis 2 ans, des études s’intéressent également au strip-till végétal, technique qui consiste à localiser des couverts végétaux sur la future ligne de semis en positionnant éventuellement dans l’inter-rang un autre couvert végétal. Dans cette optique, la féverole (d’hiver ou de printemps) a été testée comme couvert localisé sur le rang. Le pouvoir structurant des racines et l’apport d’azote lié à son statut de légumineuses ont motivé ce choix.

Un moyen de localiser l’engrais sur la ligne de semis

L’institut a également démarré un programme de recherche en 2013 sur l’intérêt de la fertilisation localisée avec la technique strip-till. Différents points sont à l’étude : la profondeur de localisation, la forme d’engrais, la répartition entre les apports en végétation et au moment du strip-till.

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