
Graminées dans les céréales : intervenir dès l’automne
24 octobre 2019Les chantiers de semis sont en cours. Voici quelques préconisations pour raisonner le désherbage des parcelles dès ce début de campagne.
Semer en dernier les parcelles les plus infestées en graminées
Dans les contextes pédoclimatiques qui le permettent, il est fortement recommandé de semer plus tardivement les parcelles les plus infestées en ray-grass et vulpin, avec une variété adaptée à ce créneau de semis. L’objectif est de limiter au maximum le nombre d’adventices qui lèveront en concomitance avec la culture. L’efficacité des herbicides en sera optimisée comme l’ont redémontré les essais que nous avons conduits dans la région entre 2016 et 2018.
Semer sur un sol « propre », indemne d’adventices levées
Semer sur un sol propre garantit un bon démarrage de la culture, sans concurrence. Les herbicides applicables en prélevée ou en postlevée agissent sur les stades précoces des adventices. De tels produits pourraient être mis en difficultés sur des adventices levées le jour du semis ou repiquées.
Miser sur les interventions herbicides d’automne
A l’exception des parcelles faiblement infestées et non concernées par des résistances aux herbicides de sortie d’hiver (groupes HRAC A et B), il est nécessaire d’intervenir dès l’automne. Dans les situations où les herbicides de sortie d’hiver ne sont plus utilisables, en raison de résistances bien installées, deux passages à l’automne seront recommandés en cas de populations importantes de ray-grass et vulpins.
Cette année, l’humidité du sol, facteur essentiel pour que les herbicides appliqués à l’automne soient efficaces, ne devrait pas être un problème pour les prochains créneaux de semis. En effet, les herbicides disponibles à cette période sont quasi exclusivement des produits racinaires. Il faut que les substances actives soient dissoutes dans la solution du sol pour pouvoir être absorbées par les adventices.
Tableau 1 : Facteurs influençant l’emploi des herbicides racinaires
Choisir une variété de blé tendre non sensible au chlortoluron
Même si des variétés dites « sensibles » peuvent supporter un passage à 500 g/ha de chlortoluron, mieux vaut vérifier la sensibilité de ses variétés.
Si, si : on vous assure, chaque année, on a des parcelles qui disparaissent dans la région suite à une erreur de ce type !
Soigner les implantations pour éviter les phytotoxicités
Un semis fin, régulier et bien enterré permet de limiter les phytotoxicités liées aux herbicides d’automne, attention cependant en sols filtrants.
En cas de double application programmée, réaliser la prélevée le plus tôt possible après le semis pour laisser un délai maximal entre les deux interventions.
Une phytotoxicité à cette époque, à la condition qu’elle n’entraîne pas une perte de pieds significative, sera moins impactante sur le rendement qu’une phytotoxicité de sortie d’hiver. Les céréales à paille seront en effet plus en capacité de rattraper cet accident de début de cycle.
Respectez la réglementation du prosulfocarbe
Le maintien des produits à base de prosulfocarbe à court / moyen termes passe par le respect collectif de la nouvelle réglementation. Intervenir avec des buses anti-dérives, en l’absence de vent significatif, ne détériorera pas l’efficacité du produit, bien au contraire !
Michel BONNEFOY (ARVALIS - Institut du végétal)
Delphine BOUTTET (ARVALIS - Institut du végétal)
Mathilde LEJARDS (ARVALIS - Institut du végétal)
Chloé MALAVAL JUERY (ARVALIS - Institut du végétal)
Agnès TREGUIER (ARVALIS - Institut du végétal)
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