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Normandie

Fertilisation azotée des céréales : raisonner et anticiper pour une efficacité maximale

Dose d’azote, positionnement des apports, mesures des reliquats sortie d’hiver… tout ce qu’il faut savoir pour optimiser sa stratégie de fertilisation 2022.

Conduire les apports d’azote sur céréales en 2022 en Normandie

Dans le contexte économique actuel, compte tenu du prix des engrais, il sera essentiel de valoriser au mieux chaque unité fertilisante apportée.

Voici quelques recommandations pour anticiper et ajuster au mieux la conduite de la fertilisation azotée des céréales en 2022 :

  • Ajuster la fertilisation aux réels besoins de chaque parcelle : cela supposera de différencier davantage la conduite entre parcelles, avec moins de simplifications et de regroupements possibles pour les épandages.
  • Estimer le plus précisément possible le reliquat d’azote minéral du sol en sortie d’hiver : cela permettra d’ajuster au mieux les quantités d’engrais nécessaires, notamment pour les premiers apports.
  • Ne pas anticiper les apports d’engrais : les apports précoces sont les moins bien convertis en grains et en protéines, leur rôle est d’accompagner la culture dans sa croissance. Ils doivent donc être calibrés au plus juste pour permettre un bon pilotage de l’apport de fin montaison, déterminant pour le résultat final. L’apport au tallage notamment est à raisonner au cas par cas. Apporté tôt dans le cycle et en quantité importante, l’azote favorise le développement des talles secondaires qu’il faudra ensuite être en mesure d’alimenter tout au long du cycle. Le fait d’apporter de l’azote un peu plus tard pourra conduire à la régression de certaines talles, mais ceci se produira au bénéfice de talles restantes qui chacune en disposera davantage pour poursuivre le développement.
  • Les outils de pilotage seront précieux pour ajuster au mieux en fin de montaison cette année, en s’efforçant d’adapter la conduite à chaque parcelle.

Zoom sur la mesure du reliquat azoté, premier point de départ

Au-delà d’être une contrainte réglementaire dans les zones vulnérables, le reliquat de sortie d’hiver (RSH) permet d’estimer l’azote minéral contenu dans le sol disponible pour la culture. Sa valeur est calculée à partir des quantités de nitrate (NO3-) et d’ammonium (NH4+) présentes dans les horizons 0-30 cm, 30-60 cm et 60-90 cm (la profondeur de prélèvement dépend de celle du sol). Les plantes absorbent principalement de l’azote sous forme de nitrate et, dans une moindre mesure, sous forme ammonium. Les analyses de terre seront donc à réaliser sur toute la profondeur d’enracinement et pas uniquement sur le premier horizon, avec des prélèvements à effectuer de préférence après le 1er février pour une estimation la plus précise du stock d’azote minéral réellement accessible aux cultures.

Cette mesure permet de calculer au plus juste la dose d’engrais totale à apporter a priori au cours de la campagne. La valeur du RSH est variable d’une parcelle à l’autre et d’une année à l’autre. Elle résulte du reliquat présent à la récolte du précédent, de la minéralisation ou de l’organisation pendant l’automne (humus, résidus de culture, couvert, effluent), de la consommation d’azote par la céréale et de la lixiviation éventuelle avec le drainage hivernal.

Comment prélever au sein de la parcelle ?

Le prélèvement doit être réalisé au sein de la plus grande zone homogène de la parcelle, dans un cercle de 20 à 30 mètres de diamètre. Il faut au minimum 14 carottages élémentaires pour constituer un échantillon représentatif. Attention, un prélèvement sur toute la diagonale de la parcelle n’est généralement pas satisfaisant, surtout dans le cas d’une parcelle de profondeur de sol hétérogène.

Figure 1 : Erreur relative sur le reliquat azoté en fonction du nombre de prélèvements (cas d’un sol de limons)
Erreur relative sur le reliquat azoté en fonction du nombre de prélèvements

L’idéal est de prélever sur toute la profondeur d’enracinement de la culture considérée, par horizon de 30 cm. En cas de sols très profonds (plateaux limoneux), il faut aller jusqu’à 120 cm, ce qui correspond à la profondeur d’enracinement potentielle d’un blé.

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