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Maïs - Helminthosporiose : combiner agronomie et génétique

Dans les situations à potentiel infectieux, broyage des résidus et choix de variétés tolérantes permettent de limiter les dégâts.

Helminthosporiose du maïs : combiner agronomie et génétique

L’helminthosporiose turcicum est une maladie foliaire endémique dans plusieurs régions, notamment en Alsace, Bretagne, Aquitaine, Vallée de l’Isère.

Lorsqu’elle se développe précocement, elle peut causer des pertes de rendement qui peuvent être limitées par le choix de variétés moins sensibles et des mesures de prophylaxie. 

Symptômes et biologie

L’helminthosporiose turcicum se reconnaît par la présence de taches fusiformes allongées dans le sens des nervures. Elle se développe généralement à partir du mois d’août. Les symptômes apparaissent sur les feuilles inférieures pour évoluer vers le haut entraînant le dessèchement prématuré de la plante. Par temps humide, des fructifications « brun foncé » à l’origine de nouvelles contaminations se développent. La dissémination aérienne des spores (champs voisins, plantes relais…) atteint directement les feuilles supérieures.

Pour se développer, le pathogène a besoin de températures élevées (18 à 27 °C) et d’humidité relative importante (> à 90 %). Les fortes rosées et faibles luminosités favorisent la maladie. En conditions climatiques favorables, le délai entre l’infection et l’apparition des symptômes est assez court, entre 5 et 12 jours.

La conservation du champignon se fait sous forme de mycélium et de conidies sur les résidus de culture. Les conditions chaudes et humides du début d’été déclenchent l’infection primaire. Par la suite, les spores sont véhiculées par le vent ou l’effet d’éclaboussures de la pluie. Elles provoquent plusieurs cycles secondaires d’infection. 

Ce qu’il faut retenir
L’objectif est de diminuer le potentiel infectieux sur les parcelles à risques, en mettant en œuvre des mesures :
• préventives de broyage des résidus, de mélange et d’incorporation dans le sol,
• de choix approprié des variétés, en évitant les variétés sensibles et donnant la priorité au plus tolérantes.

Une nuisibilité parfois importante

En cas de développement précoce et de dessèchement rapide du feuillage, l’incidence économique peut être significative. Elle dépend du stade des plantes lors de l’installation des symptômes, ainsi que des conditions climatiques.

Dans les situations les plus critiques (symptômes très précoces à forte intensité), les pertes de rendement peuvent attendre 20 % à 50 % en grain.

La nuisibilité baisse au fur et à mesure que l’attaque est proche de la fin du remplissage du grain. La diminution de l’indice foliaire fonctionnel, due aux taches nécrotiques, provoque un transfert intense des assimilats depuis la tige vers l’épi. Les tiges se vident, provoquant des tiges creuses qui peuvent aussi faciliter le développement de champignons saprophytes tels que les fusarioses des tiges.
Aux pertes de rendement peuvent s’ajouter en cas de vent de la verse, qui rend les plantes plus difficiles à récolter.

En maïs fourrage, le rendement plante entière, composé pour 35 à 45 % de grain, est lui aussi pénalisé. La récolte de maïs fourrage du silo, comme pour toute culture dont le feuillage est sec, doit être particulièrement soignée.

Rester vigilant

L’helminthosporiose ne s’est développée que très tardivement en 2009, avec des intensités de symptômes faibles. La vigilance reste toujours de mise pour 2010 dans les situations à potentiel infectieux. Bien que le climat soit l’élément le plus déterminant, le risque est proportionnel au volume de résidus infectés laissés en surface.
C’est pourquoi il est recommandé d’enfouir par le labour, ou à défaut, de broyer correctement les résidus pour favoriser leur dégradation. En parcelles à risques, le semis direct sans travail du sol (sans labour et sans façon superficielle) est déconseillé. La sensibilité des variétés est aussi un facteur à prendre en compte. Les variétés sensibles se différencient par un développement important et constant de la maladie dès les premières attaques.
La rareté et la faible intensité des symptômes observées dans les essais en 2009 ne permettent pas de proposer des références sur toutes les nouvelles variétés en étude. Se référer aux publications 2008 et 2007.

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