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Fusarioses de l'épi du blé : distinguer le genre Fusarium de Microdochium

Distinguer ces deux genres de champignons responsables de fusarioses n’est pas un exercice facile. Certains symptômes permettent d’orienter le diagnostic. Dans tous les cas, la lutte contre la fusariose des épis doit s’envisager en amont, en se fondant sur le niveau de résistance de la variété considérée et des conditions climatiques autour des stades épiaison/floraison.

La fusariose de l’épi est un complexe de nombreuses espèces. Celles-ci sont en compétition entre elles : quand un champignon est éliminé, d’autres vont prendre la place. Il existe deux grands genres de fusariose : Fusarium dont l’espèce F. graminearum responsable de la production de mycotoxines de type DON, et Microdochium. Mais comment distinguer ces deux genres ?

Le diagnostic n’est pas aisé. Une astuce pour les différencier sur l’épi consiste à observer le rachis. Si ce dernier est affecté, il s’agit de F. graminearum. De même, l’observation de tronçons d’épis échaudés, de couleur rose orangée oriente le diagnostic vers F. graminearum. A l’inverse, si des épillets isolés sont touchés, il s’agit probablement de Microdochium. Mais ce n’est pas une règle stricte. Un autre symptôme peut être observé dans les parcelles : une petite auréole brune au niveau de la glume avec un centre blanc. Ce symptôme est plutôt causé par des espèces opportunistes qui apparaissent quand la pression des espèces majoritaires est faible (F. graminearum, M. nivale, et M. majus).

Enfin, à la différence du genre Fusarium, Microdochium est capable également d’attaquer les feuilles. Une tache d’aspect verdatre, huileux, et légèrement transparent à contre-jour, se forme sur les feuilles. Cette tache verdâtre va former progressivement une véritable nécrose en virant au brun. Ces nécroses sont souvent situées au niveau de la courbure des feuilles ou de la ligule. Une astuce de diagnostic consiste à faire incuber ces feuilles dans une bouteille d’eau préalablement vidée mais encore humide. Vingt-quatre heures plus tard, des petits points orangés sont présents sur la face supérieure de la nécrose, alignés le long des stomates. Ce symptôme est caractéristique de Microdochium, et permet de le distinguer à coup sûr des maladies foliaires du blé telles que la septoriose par exemple.

La limite de cet exercice c’est qu’une fois que la fusariose est visible, il est trop tard pour la combattre. Il faut lutter contre les fusarioses de l’épi en amont, en tenant compte des conditions climatiques autour des stades épiaison / floraison, et de la résistance variétale.

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