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Céréales à paille (2/3) - Conditions humides de récolte : quelles conséquences ?

Depuis ces quinze derniers jours, de nombreux épisodes pluvieux se succèdent sur une large partie de la France, alors que toutes les céréales à paille ne sont pas encore moissonnées. Quelles sont les conséquences sur les grains à la récolte ?

Conditions humides de récolte : quelles conséquences ?

En premier lieu, ces conditions humides de récolte engendrent une teneur en eau des grains élevée. Ce critère étant prépondérant pour la commercialisation des céréales, des seuils minimaux sont fixés dans les cahiers des charges et des réfections sont appliquées comme 1 % du prix facturé pour 1 point de teneur en eau dépassée (Addenda technique pour la vente des céréales).

Par ailleurs, des grains peuvent germer : tout comme le critère eau, si un pourcentage de grains germés dépasse celui garanti par le contrat, il sera alloué une réfaction de 0,5% par point excédentaire.

De la présence de grains germés s’ensuit des indices de chute de Hagberg faibles qui deviendront un critère primordial pour les industries de première et deuxième transformation. L’indice de chute de Hagberg mesure l’activité d’enzymes (les amylases) qui se développent dans le grain dès le début du processus de germination, pas nécessairement détectable à l’œil. Une activité amylasique excessive, donc un indice de chute faible, est rédhibitoire pour une utilisation d’un blé dans les industries de cuisson. Les normes commerciales indiquent 220 s comme seuil de limite inférieure. Dans les situations à risques, il est donc plus que recommandé de mesurer cette activité.

Enfin, le poids spécifique (PS) diminue si la teneur en eau augmente. Le PS est un critère commercial mesuré à partir de la masse d’un litre de grains selon une norme spécifique : il s’agit du rapport de la masse, exprimée en kg, au volume, exprimé en hl. Dans le cas de grains humides, l’eau absorbée peut provoquer le gonflement des grains qui de ce fait occuperont plus l’espace que des grains secs. Ainsi la quantité de grains mesurés étant plus faible, le PS diminue. Il est néanmoins possible de regagner des points de PS après séchage.

En conclusion, toutes ces conséquences liées aux conditions météorologiques mettent en évidence la nécessité d’appliquer les bonnes pratiques de séchage, qui permettra d’améliorer les caractéristiques des grains comme la teneur en eau, le PS et de stabiliser l’état des grains germés ou en voie de germination.

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