
Céréales : faut-il revoir les objectifs de rendement en semis tardifs ?
26 mars 2020Les températures régulièrement douces depuis la fin de l’automne accélèrent le développement des céréales, à tel point que les semis tardifs ont rattrapé une partie importante de leur retard.
Les semis du mois d’octobre sont très en avance, la campagne en cours étant l’une des deux plus précoces depuis 30 ans.
Quant aux semis réalisés fin novembre, ils ont « récupéré » 60 % du retard de cumul de températures par rapport à un semis d’octobre sur une année « normale ». Dans les parcelles semées en bonnes conditions et n’ayant pas souffert de l’excès de précipitation, les cultures ont atteint un état de croissance qui peut laisser espérer une compensation, au moins partielle, des défauts de potentiel habituellement observés en semis tardif.
Pour les semis du mois de novembre en bonne condition, les objectifs de rendement peuvent se rapprocher de ceux habituellement retenus pour les semis d’octobre, notamment en sol profond (en sol superficiel, le risque d’échaudage plus marqué peut encore pénaliser le rendement).
Pour les semis ultérieurs, le raccourcissement du cycle entraîne une réduction de la surface foliaire et une diminution de la durée pendant laquelle la plante peut intercepter de la lumière. Ces deux phénomènes cumulés impliquent une diminution incompressible du potentiel de rendement : même si les conditions sont très favorables, le potentiel de rendement des semis de décembre et, a fortiori des semis ultérieurs, sera restreint. Les objectifs de rendement s’ils sont revus à la hausse doivent donc l’être dans une mesure raisonnable. Notre proposition est de retenir la plus petite des valeurs proposées dans le tableau 1.
Tableau 1 : Ordre de grandeur des baisses d’objectifs de rendement (q/ha) à envisager selon la date de semis de la céréale par rapport à un objectif de semis à date normale
En toute situation, la meilleure solution pour s’adapter au contexte particulier de l’année est d’avoir recours à un outil de pilotage de la fertilisation azotée.
Céline DRILLAUD (ARVALIS - Institut du végétal)
Romain TSCHEILLER (ARVALIS - Institut du végétal)
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