
Apports d’azote sur céréales : tenir compte de la date de semis
20 février 2020Avec l’échelonnement des semis de céréales, les situations des parcelles sont très variables. Ce qui joue sur les stratégies d’apports d’azote.
Avant toute intervention, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage des sols pour ne pas dégrader leur structure. Dans un sol saturé d’eau, les plantes plus ou moins asphyxiées ne se développent pas. Leurs besoins en éléments minéraux sont très fortement réduits.
Dans toutes les situations, si les parcelles sont sales, les désherbages de rattrapage devront être réalisés dès que les conditions climatiques favorables seront réunies et les sols ressuyés et cela, avant tout apport d’engrais. En effet, ceux-ci favoriseraient le développement des adventices et rendraient leur contrôle encore plus difficile.
En semis précoce, l’état de croissance est bon pour les parcelles n’ayant pas subi d’ennoiement. L’apport principal pourra être envisagé à l’approche du stade épi 1 cm en ciblant de bonnes conditions d’efficacité de l’engrais (sol ressuyé, parcelle propre, T° moyenne > 5°C, pluie de 8 à 10 mm dans les 4/5 jours suivant l’apport). Un apport soufré est préconisé en complément.
Pour les semis plus tardifs, il faudra éviter toute carence précoce pour préserver l’ensemble des talles (l’azote ne fait pas taller mais évite la régression des talles les plus faibles). Un petit apport (30 à 40 kg N/ha maximum) pourra être envisagé à partir de 1-2 talles. Des apports plus précoces ou plus abondants seront moins efficaces.
Pour l’ensemble des parcelles, les conditions difficiles d’enracinement doivent inciter à limiter les quantités d’engrais apportées à chaque intervention pour préserver leur efficacité. Il sera donc préférable de conserver des stratégies en au moins trois apports, y compris sur les semis tardifs.
Compte tenu du manque de visibilité sur les potentiels atteignables en semis plus tardifs et dans les parcelles perturbées par les excès d’eau, il sera préférable de programmer un apport complémentaire en fin de montaison qui permettra de réajuster les doses finales à la hausse ou à la baisse en fonction de l’offre climatique.
Adapter la dose d’azote à la date de semis
Avec les pluies abondantes, nombre de parcelles ont été semées en dehors des périodes habituelles d’emblavement. D’ores et déjà, les potentiels atteignables dans ces situations vont être réduits par rapport à d’habitude. La dose totale prévisionnelle doit donc être ajustée en réévaluant notamment l’objectif de rendement selon la date de semis.
Le tableau 1 propose des ajustements de ces objectifs en fonction des types de situations et des dates de semis. Ces valeurs, ajustées à dire d’expert, doivent permettre d’établir des plans de fumures cohérents avec la situation de l’année.
Tableau 1 : Ordre de grandeur des baisses d’objectifs (q/ha) à envisager selon la date de semis de la céréale (blé tendre, blé dur, orge d’hiver) par rapport à un objectif de semis à date normale
Thierry GROSSOLEIL (ARVALIS - Institut du végétal)
Bertrand DUCELLIER (ARVALIS - Institut du végétal)
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